Langue, arts et culture

Georges Damin et Lyon

Place Bellecour. C’est l’automne à Lyon.

À mesure que les arbres se défont (enfin) de leur feuillage pour révéler leur silhouette filiforme, je vois se dessiner devant moi les peintures de Damin, qui ont bercé mon enfance, et dont certaines ornent toujours les murs de la maison familiale (parmi lesquelles, la représentation de la place Bellecour, mise en avant pour cet article).

Georges Damin, ses aquarelles et ses lithographies.

Il a d’abord peint sa ville d’adoption. Il peint des scènes du paysage lyonnais, souvent à l’automne et en hiver. Les arbres. La neige. Le brouillard. L’ombre et la lumière. Les couleurs de Lyon et de l’hiver. Son style est épuré, sa palette délicate. Le trait prime sur la couleur et me rappelle les estampes japonaises. Pas étonnant pour cet artiste passionné de calligraphie et d’écriture chinoise.

« Je m’imprègne du paysage et du climat pour l’ambiance des tableaux ».

Georges Damin est né en février 1942. Il a étudié à l’École de Tissage de Lyon, a fréquenté l’École des Beaux-Arts et suivi des cours de dessin avec Pierre Pellou, peintre lyonnais qui a toujours été son maître. C’est auprès de lui qu’il s’imprègne de la lumière de Lyon, qu’il travaille les nuances et les ombres, puis le trait.

Ensuite, il voyage. Dans le sud, en Provence, et sur la Côte d’Azur.

Il peint ses premières toiles à Saint-Tropez et se fait encourager par quelques peintres illustres (dont Picasso). En bon peintre qui se respecte, il passe un peu de temps à Montmartre. Il travaille autour du « Bateau Lavoir », du « Lapin Agile ».

Des dessins en noir et blanc, sa palette s’enrichit de tons pastels, gris nacrés, roses et bruns. Toujours avec une grande délicatesse.

Il a peint Lyon, Megève, Paris, la Bretagne, Venise, la Toscane…

Il ramène de ses voyages un ciel de plomb, une neige de coton, un rayon de soleil méridional, le vent de la mer, la lumière délicate de Toscane.

On le remarque à l’étranger et on l’invite à exposer ses œuvres dans plusieurs grandes villes : Lyon, Paris, Bruxelles, Amsterdam, Bristol, New York, San Francisco…

Il reste très attaché à Lyon et à Megève, où sa peinture est célèbre, mais rares sont ceux qui connaissent son visage. Sur Internet comme dans la vraie vie, c’est un homme discret et réservé, qui préfère son atelier aux mondanités. Il y a quelques années encore, on pouvait le voir peindre à son chevalet à Lyon et à Megève… Bien avant les temps covidés.

Sa galerie et son atelier se trouvent au 25 rue Saint-Georges, dans le Vieux Lyon.

Son fils Yves, a repris le flambeau, ou plutôt le pinceau. Installé à Maisons Laffite depuis maintenant une dizaine d’années, il peint des scènes de la vie locale, et des scènes équestres. Dans les pas de son père, il peint à l’encre de chine et à l’aquarelle.

Ces quelques lignes pour vous dire que pour moi, vous serez toujours l’âme de Lyon. Merci, Monsieur Damin.

 

Georges Damin est à la salle Médiaplus. Photo Marie-Claude Vasque

Bibliographie

Damin (Georges), de Christine Mässer. Édition Le pont des Arts, 1985.

Site Internet de Damin